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What a wonderful world.

Take a walk on the wild side.

6 Mars 2017

À peine avais-je mis le pied dehors que je sentais la différence. Je ne sus pas tout de suite situer ce sentiment, mais la certitude était sensible.
Nous n'étions qu'au début mars, mais le printemps pointait. L'air était sec et froid, les nuages bas. Le soleil pâle peinait à transpercer la couverture cotonneuse, mais il parvenait tout de même à réchauffer le visage.
Je ne sais pas si c'était à cause du festival du week-end, ou si c'était encore la période des vacances, mais ce lundi matin était calme. Au bout de quelques rues, je remarquais que j'étais seule.
Il n'y avait personne. Pas une voiture, pas un passant.
Était-il si tôt que ça?
Ça et là les détritus de la veille jonchaient le sol. Même les balayeurs, pourtant infaillibles, n'avaient pas réussi à se lever. Le vent s'engouffrait dans les boulevards et soulevait timidement quelques sachets plastique. Je me suis soudain arrêtée, et j'ai eu envie de crier.
Amusée et angoissée, je me suis demandé si la ville avait été victime d'un sortilège durant la nuit. Et si un de ces super vilains américains avait introduit un gaz soporifique dont j'étais la seule immunisée? Ou mieux! Et si j'étais le super vilain en question, et que j'avais commis mon crime au crépuscule? Que mon double maléfique avait agit à l'insu de mon plein gré? Je me mis à rire doucement toute seule. Le silence brisé était si surprenant que je m'arrêtais aussitôt.


En regardant le reflet du soleil sur les fenêtres closes, je me demandais si ils étaient tous morts, à l'intérieur. Devant un starbucks, je songeais à piquer un ou deux muffins au chocolat. Mais je n'avais pas le temps pour ça, mon cours commençait bientôt.
Puis je m'arrêtais, songeuse, et levais la tête vers les arbres nus. Non, vraiment, il m'était difficile de saisir quel était ce parfum qui flottait dans l'air. C'était comme un de ces matins cotonneux, où vous contemplez, encore endormi, le jour se lever à travers la fenêtre. Votre tête retombe sur les oreillers, et vous souriez car c'est votre jour de congé. Du fond de votre lit, vous sentez qu'un être aimé a fait du café, et que des tartines sont en train de griller.
Je suis sure que vous comprenez. Un de ces matins où le temps n'existe plus. Un de ces matins suspendus, qui ont le parfum des rêves et la douceur de l'éternité.

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